Ce dossier contient onze fiches traitant de plusieurs œuvres en arts visuels sur la thématique du corps.
Chaque fiche propose une analyse de l’œuvre abordée, des pistes pour mettre la mettre en lien avec les différents domaines de l’EAC, mais aussi pour mettre en pratique les élèves.
Le dossier est accompagné d’une fiche méthodologique pour aider les enseignants à aborder l’image notamment de manière sensible, ainsi qu’une fiche sur les spécificités de l’Art Brut.
Fiche méthodologique : Lire une image
Fiche spécifique : Qu’est-ce que l’Art Brut?
Un homme nu est assis. Il est puissant, monumental, il occupe tout l’espace du tableau. Les mains et les jambes sont tronquées. La lumière frappe la gauche du front, le creux de l’épaule et la cuisse gauche.
Il ressemble à une statue de bois par les couleurs liées à l’ocre‐brun et la lumière qui modèlent son corps comme une sculpture. Picasso représente un homme en simplifiant les formes, en les géométrisant : Les épaules sont des arcs de cercles, les cuisses sont des rectangles, le nez un triangle
Henri Matisse, Dos I, II, III, IV
Ce sont quatre plâtres originaux de bas‐reliefs sculptés sur le thème de la femme nue de dos. Celle‐ci a le bras gauche levé sur le front. La jambe droite est légèrement pliée. Le bassin est cambré. Les pieds ne sont pas représentés. Cette œuvre est travaillée sur le mode de la série, chaque état est travaillé à partir du plâtre précédent. Ils évoluent au fil des états vers une monumentalité de la forme et de l’expression de la féminité devenant de plus en plus schématisée et hiératique.
André Derain, La danse ‐ I et II
L’oeuvre La danse est constituée de deux panneaux de bois, gravés où sont représentées des danseuses. La danse I est le panneau de gauche, La danse II, celui de droite. Ce sont des montants de lit qui ne sont pas de même dimension, ni symétriques. Ils sont rehaussés de couleurs assez sombres, on dit que ce sont des bois polychromes.
Un homme est torturé par deux autres mais on ne sait pas pourquoi. On ne sait pas non plus où cela se passe. C’est un acte de cruauté.
L’artiste nous montre la douleur que l’on inflige à celui qui est attaché.
Amadeo Modigliani, Nu assis à la chemise
Nous voyons un portrait. Un portrait de femme nue. Elle est assise face à nous, le corps tourné de trois‐quarts. Ses deux bras remontés sur le torse tentent de cacher par une chemise blanche, sa poitrine. Son visage est représenté de face, nous regardant de ses yeux vides, la tête légèrement penchée sur le côté droit.
Michel Nedjar, Sans titre – Art Brut
« Moi je trouve cela bizarre, et ce n’est pas beau. »
On est mal à l’aise devant ces petites choses. Elles font penser à des personnes mais elles sont tout recroquevillées, incomplètes. Elles font penser
à des personnes porteuses de handicap ou de personnes prisonnières, que l’on ne pourrait pas aider.
« On dirait des poupées, mais on n’a vraiment pas envie de jouer avec. »
C’est vrai, ce sont des sortes de poupées mais auxquelles il manque les bras, elles ne semblent pas finies. Mais c’est volontairement que l’artiste nous montre des corps amputés. Il veut parler de la torture, de la mort, il doit utiliser des moyens forts……
J.M Henry, A.Serres, N.Novi, On n’aime guère que la paix – Fiche n°2
(Associé à la fiche n°1 en littérature)
Paul LOWE, Chant de paix à Sarajevo ‐ 1994 : Bosnie‐Herzégovine
Marc RIBOUD, Manifestation contre la guerre au Vietnam ‐ 1967 : Washington, USA
A la fin du XIXe siècle, les photographes font leur entrée sur les champs de bataille. Ils côtoient alors les peintres d’histoire avant de les supplanter.
Très vite, des problématiques entourent la photographie‐reportage :
Comment photographier la guerre? Que peut‐on montrer?
La photographie est‐elle objective? Est‐elle du moins plus objective que la peinture?
Eugène Dodeigne, Personnage debout
Cette sculpture est haute et fine comme un poteau ou un totem. Elle est faite dans du bois. Nous voyons les noeuds et des zones vermoulues.
Cette sculpture représente un personnage. Le modelé et les formes sont simples, peu détaillés. Le personnage a les bras le long du corps, ce qui accentue la finesse de l’ensemble. Ses jambes, légèrement pliées comme les statues africaines, sont simplement signalées par un sillon. Elles sont peu différenciées.
Daniel Buren, La cabane éclatée aux trois peaux
Au centre d’une salle se dresse une structure de bois dont les surfaces quadrillées s’animent de couleurs. En miroir de la construction centrale, des carrés, de même taille et de même matériau que celle‐ci, s’alignent sur les murs blancs. Nous circulons dans quatre espaces distincts, autour puis entre les trois peaux : les enveloppes ajourées de trois cabanes gigognes. Les portes dépourvues de seuil sont alignées, des carreaux de plexiglas coloré sertissent les parois des espaces imbriqués de l’installation. Les carrés de 43 cm de côtés se projettent sur la peau suivante alternant transparence colorée et vide selon un damier précis.
Daniel Buren, La cabane rouge aux miroirs
A l’origine, le volume de la cabane est un cube sans toit placé au centre du jardin. Les portes de dimensions identiques sont placées parallèlement aux murs de la cabane et à égale distance. La structure apparaît d’une grande rigueur géométrique. La découverte et l’appropriation du lieu sollicitent le regard mais aussi le corps.
Les murs de la cabane sont disposés de manière à encourager la pénétration de la structure et la déambulation : tourner autour, traverser… pour multiplier et diversifier les perceptions et les sensations.
Theodor Wagemann dit Théo, Männer im 3. Reich
Theodor Wagemann, dit Théo est né dans un petit village près d’Aix‐la‐Chapelle, en Allemagne….Pendant la Seconde guerre mondiale, lorsqu’Hitler conçoit son programme d’extermination des malades mentaux, le médecin de famille de Théo,
l’aide à s’échapper et lui évite la chambre à gaz. Il subit cependant une stérilisation forcée. A soixante et un ans, sa famille décide de le faire interner. Il entreprend alors de dessiner de nombreux portraits d’Hitler et d’autres dignitaires nazis.