Cycle 1 – 2 et 3
Pour la musique, la période baroque recouvre tout le 17ème siècle et la moitié du 18ème. Nous avons vu qu’elle débutait par l’invention d’un genre majeur, l’opéra. Elle sera aussi marquée par un essor considérable de la musique purement instrumentale. L’Italie est l’épicentre culturel européen de cette période, avec des compositeurs aussi importants que Claudio Monteverdi, Antonio Vivaldi ou Jean-Baptiste Pergolese. Mais la France n’est pas en reste avec Jean-Baptiste Lully (d’origine italienne, naturalisé français), François Couperin ou Jean-Philippe Rameau. En Angleterre, deux compositeurs marquent cette époque : Henry Purcell et Georg Friedrich Haendel (compositeur à la cour du roi, d’origine allemande). Tandis qu’en Allemagne, Johann Pachelbel, Georg Philipp Teleman et Jean-Sébastien Bach sont d’une importance considérable.
Les compositeurs de l’époque baroque vont assurer le passage du contrepoint à la mélodie accompagnée. Et celui qui en effectuera une synthèse parfaite est Jean-Sébastien Bach.
Roland de Candé disait de lui qu’il était un génie pur qui aurait pu exceller dans n’importe quel domaine des sciences ou de la théologie. Enfant, déjà, c’était un travailleur acharné qui passait des heures le soir à la lumière d’une bougie, s’abimant les yeux, à recopier des partitions pour s’imprégner du style des compositeurs qu’il admirait. Il a à peine 20 ans lorsqu’il il parcourt à pied 378 kilomètres pour rencontrer le compositeur Buxtehude dont il veut apprendre.
Il gagne sa vie en se mettant au service de petites cours princières sans grande importance, et finit par obtenir le poste de Cantor à Leipzig qui a été proposé à six autres compositeurs avant lui…
Nombreuses sont les anecdotes qui content son talent d’improvisateur à l’orgue ou au clavecin. Le célèbre « Cantor » était en effet capable d’improviser des fugues à 3, 4 ou 5 voix sur un thème imposé !
Il est un compositeur prolifique et très audacieux dont la musique ne cède jamais au pathos, toujours très digne. Paul Valéry dira qu’elle était « pure de tout dessein ». Il est à la fois capable d’écrire un contrepoint d’une complexité incroyable et une mélodie simple et lumineuse. Il s’est essayé à tous les genres sauf l’opéra. Il ne connut pourtant pas une notoriété considérable de son vivant, il était certes reconnu pour ses talents de virtuose mais considéré par ses contemporains comme un compositeur austère un peu suranné. Il aurait pu tomber définitivement dans l’oubli, même si Mozart reconnut en lui un génie incomparable. Mais en 1829, Félix Mendelssohn fait redécouvrir son œuvre dont l’importance apparait enfin aux yeux de tous.
Composée probablement entre 1717 et 1723, la suite pour orchestre n°3 de Jean-Sébastien Bach est extrêmement connue pour son 2ème mouvement, l’aria. C’est probablement l’air le plus célèbre du compositeur. Construit sur une basse « marchante » et un tempo assez lent, il s’agit d’une œuvre de musique de chambre, c’est-à-dire interprétée par un petit nombre de musiciens (ici 9) afin qu’elle puisse être jouée dans une chambre de palais.
Un écoute : Aria de la suite n°3 pour orchestre de Jean-Sébastien Bach
https://www.youtube.com/watch?v=pzlw6fUux4o
Objectifs de connaissances :
La musique baroque recouvre le 17ème siècle et la moitié du 18ème. En France, le compositeur le plus connu de cette époque est Jean-Baptiste Lully, compositeur de la cour de Louis XIV.
Jean-Sébastien Bach est un compositeur allemand de cette période. Il a composé beaucoup d’œuvres dont l’ « aria de la suite n°3 pour orchestre ».
Compétences cycle 1 :
Parler d’un extrait musical et exprimer son ressenti ou sa compréhension en utilisant un vocabulaire adapté.
Compétences cycle 2 :
Exprimer sa sensibilité et exercer son esprit critique tout en respectant les gouts et les points de vue de chacun.
Connaitre et mettre en œuvre les conditions d’une écoute attentive et précise.
Compétences cycle 3 :
Développer sa sensibilité, son esprit critique et s’enrichir de la diversité des goûts personnels et des esthétiques.
Cycle 1 : En salle de motricité, on demande aux élèves de s’allonger au sol et lorsque la musique commence, de se lever lentement, pas tous en même temps, et de marcher (toujours lentement) sans s’occuper des camarades. Ils s’arrêtent de temps en temps et « peignent le ciel » avec les mains, puis avec les pieds (debout ou allongés), puis avec le coude, la tête, le dos, le genou…
Une fois l’activité terminée, On invite les enfants à s’exprimer sur la musique qu’on a écoutée. Puis on la réécoute cette fois-ci sans bouger, juste pour le plaisir.
Cycle 2 et 3 : Après une première écoute sans la vidéo, on pose la question : « Qu’avez-vous envie de dire sur ce que vous venez d’entendre ? »
On note au tableau l’ensemble des remarques, on débat sur leur validité. L’enseignant prend soin de ne pas diriger les échanges. Il doit juste être l’animateur et le garant du bon fonctionnement de ceux-ci. Il invite à justifier les remarques, à argumenter une affirmation (cycle 3). Des contradictions peuvent apparaître, il est alors intéressant de les mettre en évidence.
Certains élèves s’exprimeront sur ce qu’ils ont ressenti ou imaginer, d’autres parleront de l’aspect formel (c’est lent, il y a des violons…). On note l’ensemble des remarques au tableau.
Une deuxième écoute permet aux élèves d’affiner leurs remarques, de se corriger…
Une nouvelle fois, on note l’ensemble au tableau.
En cycle 2, on rédigera un petit texte récapitulatif sous forme de dictée à l’adulte.
En cycle 3, on peut demander aux élèves d’effectuer un classement de ces remarques dans un tableau à deux colonnes. D’un côté on indiquera ce qui est du domaine de l’objectif, de l’autre ce qui est subjectif.
L’enseignant complètera le tableau avec des éléments de connaissance (objectifs). Il indiquera le nom du compositeur.
On demandera enfin aux élèves de rédiger un texte reprenant l’ensemble des éléments objectifs et les éléments subjectifs avec lesquels ils sont d’accord.
Pour aller plus loin :
Écoute comparative : A partir du Prélude du clavier bien tempéré
Prélude du clavier bien tempéré : https://www.youtube.com/watch?v=iWoI8vmE8bI
En 1859, le compositeur français Charles Gounod écrit son Ave Maria à partir du prélude Bach…
Ave Maria de Gounod : https://www.youtube.com/watch?v=8x4PyQuTg6U
La chanteuse belge Maurane a utilisé cette musique pour sa chanson « Sur un prélude de Bach »
Sur un prélude de Bach (Maurane) : https://www.youtube.com/watch?v=xVUfPK4OC6s
Antonio Vivaldi : Gloria
https://www.youtube.com/watch?v=k-kvJm9cTRA
Compositeur Italien, prestigieux représentant de cette période
Jean-Philippe Rameau : « Forêts paisibles » Extrait des Indes galantes
https://www.youtube.com/watch?v=2sPC8HsXxik
Compositeur baroque, le baroque à la française
L’offrande musicale de Bach : une prouesse mathématique !
https://www.youtube.com/watch?v=nlbwxxNrvxw
Un extrait du concerto Brandebourgeois : Un chef-d’œuvre
https://www.youtube.com/watch?v=rz_KFLHjquc
Juste pour le plaisir…